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Philippe Beltrando : « Nous avons constaté que le lien social, qui est la raison d'être d'un cœur de ville, est en train de revenir. Et le phénomène s'est amplifié avec les marchés de l'Avent »

L’adjoint responsable de la politique culturelle, du commerce et de l’artisanat dresse un premier bilan de la réussite des marchés de l’Avent durant le mois de décembre. Comme sur le renouveau social constaté dans les rues de la Bédoule avec le développement du nombre d’exposants sur les marchés du jeudi et du dimanche.

Pouvez-vous d’abord nous décrire comment s’est décidé de lancer en décembre les marchés de l’Avent ?

« Cette année l'association des commerçants, artisans et professions libérales de Roquefort-la Bédoule et l'association Quesako avaient décidé en étroite collaboration avec la Ville d'organiser un marché de Noël le dimanche 6 décembre. Mais les nouvelles restrictions sanitaires ont fait que toutes les animations prévues ce jour-là ont été annulées par voie préfectorale, les unes après les autres, au grand désarroi notamment des plus jeunes qui avaient préparé plusieurs déambulations dans les rues. Il a fallu très vite réfléchir et trouver une solution, toujours en travaillant avec elles. Au lieu de proposer des animations sur une seule journée forte, nous avons décidé d’en réaliser plusieurs sur l’ensemble des dimanches matin, le jour du marché habituel. Et d’étendre ce marché avec des exposants spécialisés à la fois dans l'artisanat d'art, l’alimentaire et agréments spécifiques pour les repas de Noël. »

Comment s’est articulée l’organisation de ce marché de l’Avent à côté des traditionnels marchés du jeudi et du dimanche ?

« Le marché de l’Avent était composé de deux espaces : un pour les métiers d'art et un autre pour l’artisanat et les produis alimentaires. Les deux lieux étaient séparés par la route. Notre grosse inquiétude en cette période de Plan Vigipirate très renforcé et de Covid était de connaître un accident ou un acte de malveillance. Toute la population a compris qu'il y avait une manifestation et les choses se sont passées avec une simplicité, clarté, sérénité extraordinaires. J'en profite pour souligner l'énorme effort des services administratifs de la commune à cette occasion. Dans l’urgence, avec ce changement de programme de dernière minute, nous avons pu compter sur des gens investis au-delà de leur simple charge. Pour rappel, nous avons deux marchés hebdomadaires : le jeudi et le dimanche. Le marché de l'Avent a regroupé 18 exposants pour proposer, à côté des habituels, du foie gras, champagne, avec la présence de quatre traiteurs spécialisés dans les plats typiques provençaux et d'autres régions. Sur l'autre place, nous avions près de 25 exposants. Et nous avons eu sur les marchés des jeudis 24 et 31 décembre des exposants supplémentaires. L’ensemble des commerces sédentaires sont restés ouverts et cela a été essentiel pour la réussite. Il faut comprendre que le développement économique du cœur de la ville est le fruit d’une étroite collaboration, complémentarité, entre le commerce sédentaire et le commerce non sédentaire. Dans ma vie professionnelle, j'ai été amené à participer à l'organisation de nombreux marchés et je sais qu'il est capital que le non sédentaire attire et augmente l'attractivité du sédentaire. »

Quel premier bilan pouvez-vous dresser de ces marchés ?

« Je pense que le pari a été réussi pour l’ensemble des manifestations. Il s’est passé quelque chose, et c’était le but recherché par Monsieur le maire et l'ensemble du conseil municipal. Nous avions une carence au niveau du lien social dans le centre-ville. Il n'y avait pas d'espaces dans la commune où les gens pouvaient se promener tranquillement. Nous avons constaté aujourd'hui que le lien social, qui est la raison d'être d'un cœur de ville, est en train de revenir. Et le phénomène s'est amplifié avec les marchés de l'Avent, où nous avons vu des petits groupes de gens qui n'étaient pas pressés pour échanger entre eux. Des scènes absentes de notre village depuis des lustres : cela fait 40 ans que j’habite ici et je peux en témoigner ! Ce qui a pu être déjà mesurable est le nombre de poussettes et vélos présents lors de ces événements dans nos rues. J’y suis très sensible car cela signifie clairement que la clientèle se rajeunit. Les jeunes parents ont quitté leur villa pour venir au cœur de ville. Où l’on voit à la fois se mélanger des nouveaux arrivants qui découvrent la Bédoule sous son meilleur angle et des anciens, puisque nous avons été multigénérationnels sur ces marchés de l’Avent. »

Comment voyez-vous votre rôle, en 2021 et les prochaines années, à la tête de votre délégation : politique culturelle, commerce et artisanat ?

« Aujourd’hui le maire m’a confié cette mission et j’ai conscience d’avoir la chance de pouvoir favoriser et développer le lien social. Nous en avions parlé pendant toute la campagne électorale et commençons à le réaliser. Ce n'est qu'un début, mais on est en train de prendre le bon chemin. Nous avons beaucoup de retours de citoyens nous témoignant qu’ils n’avaient jamais vu cela à la Bédoule ! Ils nous disent découvrir ou redécouvrir notre cœur de ville. Les gens se parlent dans la tranquillité et la bonne humeur. Tous les marchés du dimanche se sont énormément développés par l'attractivité et la multiplication de l'offre alimentaire et non alimentaire. Jusqu’alors, le panier du dimanche n'était qu’alimentaire et ne regroupait que 3 ou 4 exposants, avec un public habituel mais trop maigre. Le travail effectué a été de diversifier l'offre, y compris en l'ouvrant à des produits non alimentaires. Ce qui veut dire qu'on a transformé le panier du dimanche en marché du dimanche, où l’on a pu à la fois proposer des vêtements, des bijoux et de l'alimentaire. Ce marché du dimanche, avant même les dimanches de l'Avent, a connu un immense succès. Pour cela, nous avions d'abord sollicité des exposants afin de diversifier l'offre. Ensuite le bouche-à-oreille a fonctionné et naturellement la population a été au rendez-vous des dimanches matin, et ce malgré le contexte sanitaire. »

Comment s’est passée la cohabitation entre les commerces sédentaires et non sédentaires durant ces marchés de décembre ?

« Le but du marché dans le cœur de ville est de prouver qu’il est le moment exceptionnel pour attirer les chalands afin que les commerces sédentaires puissent travailler. Nous avons réussi une partie de notre pari pour avoir un excellent retour de nos commerces sédentaires. Mon but est d'utiliser ce succès du dimanche pour développer les marchés du jeudi. On est en passe de réussir car nous accueillons de nouveaux exposants sur le jeudi. Les marchés du jeudi, eux aussi, collaboreront à l'attractivité du cœur de ville. L'intérêt est que nos commerçants sédentaires bénéficient des retombées économiques légitimes liés à la fréquentation du cœur de ville. Il y a un ensemble à mixer entre développer le lien social pour que les gens se sentent bien dans leur centre-ville. Fidéliser les clients par rapport aux commerces sédentaires, ce qui est capital pour qu’ils ne disparaissent surtout pas de nos rues. Et en même temps développer l'attractivité du cœur de ville par les marchés. »

Un dernier mot sur les associations sur lesquelles vous avez pu vous appuyer, leur rôle a-t-il été majeur dans la réussite de ces nouveaux marchés ?

« Ce sont des associations professionnelles qui ont réellement apporté un renouveau dans les animations en centre-ville. Des associations partenaires qui ont déjà par le passé travaillé ensemble à diverses animations, comme la Fête de la Cerise organisée au printemps, le marché de Noël organisé l'année dernière, le Carnaval… Elles sont véritablement complémentaires, composées de citoyens engagés dans la vie de la commune. Également pour plusieurs des commerçants engagés pour faire bénéficier toute la ville de retombées économiques. Elles ont bien conscience aussi que les fêtes et animations organisées le sont avec les deniers des habitants de la collectivité. Il y a une obligation de réussite au bout pour satisfaire les efforts de nos concitoyens dans ce sens. C’est un objectif à ne jamais perdre de vue, aussi. »

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